Vivre de l’Esprit
Table des matières
- Une image évocatrice: «La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant»
- Ébauche de mon chemin
- Entrée au monastère
- Saint Irénée est venu à ma rencontre
- Appelées à un charisme naissant
- Plongées dans l’Évangile: La vie de l’homme, c’est de voir Dieu
- Une longue «chaîne de oui»
- Dimanche des Rameaux… une fin de larmes et de supplication
Vivre de l’Esprit Saint Irénée, un témoin pour aujourd’hui
1. Une image évocatrice: « La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant »
Je souhaiterais aujourd’hui évoquer devant vous une image quotidienne chez nous, à La Aguilera. C’est le mois de décembre, la nuit tombe de bonne heure. Au cœur de l’obscurité lors des couchers de soleil glacés de l’hiver en Castille, un grand écriteau lumineux et chaleureux guide notre pèlerinage sur cette terre : « La gloire de Dieu c’est l’homme vivant, la vie de l’homme c’est de voir Dieu »[1].
Ces paroles, en guise d’épitaphe, sont écrites dans notre cimetière, qui repose tout près de notre nouvelle église, pour signifier la communion entre la Jérusalem céleste et celle qui chemine ici-bas. Ciel et terre s’unissent, parce que la communio, la communion des saints, ne connaît pas d’adieu ni de fin : sur la terre comme au ciel. Le but de notre foi n’est pas seulement le ciel, mais le ciel sur la terre, son Règne parmi nous.
Je commence par cette épigraphe parce que les saints, saint Irénée, nous apprennent que la vie se comprend à partir du but, de ce que nous sommes appelés à être et à vivre dans le dessein salvifique, miséricordieux et tendre de notre Dieu. Nous avons été créés pour une plénitude inimaginable. Notre destin ne porte qu’un seul nom : Jésus Christ. C’est ainsi que débutent nos Constitutions : « L’Esprit Saint, au cours du temps que Dieu nous offre, nous configure et nous recrée peu à peu à l’image et à la ressemblance de l’Humanité du Christ ressuscitée. C’est de cette manière que notre existence veut glorifier Dieu, parce que la gloire de Dieu c’est l’homme doté de sa propre Vie et le destin ultime de l’homme c’est de voir Dieu le Père » [2].
Ces deux vérités intouchables du grand saint Irénée sont une flamme d’espérance, de victoire, de résurrection, qui créent chez nous une atmosphère d’onction, de gravité. L’histoire c’est le temps du salut, d’une patiente maturation. Le temps, allié de l’homme, nous offre lentement la Vie, parce que l’Esprit oriente sans cesse notre création vers le Christ, la Vie sans déclin.
Les mots d’Irénée sont la mémoire vivante et permanente de ce que chaque sœur professe par un oui perpétuel le jour de sa consécration : « Dans la certitude que la gloire de Dieu c’est l’homme vivant, qui par le don de l’Esprit Saint est configuré au Christ pour vivre dans l’intimité du Père et, ainsi, embrasser l’humanité entière, je me consacre à Dieu dans cette communauté » [3].
Un Dieu trine, Père, Fils et Esprit Saint, tourné vers sa créature, qui devient le mendiant de notre désir de bonheur. La soif de plénitude qu’il y a dans l’homme correspond à la soif de Dieu de donner à l’homme la plénitude. La sainteté, l’invasion de l’Esprit dans notre chair, c’est la plénitude que Dieu veut conférer à l’homme.
Devant le don de Dieu, devant sa promesse, ce n’est plus la mort le drame de l’homme mais sa liberté. Quand la promesse de Dieu est oubliée, l’homme oscille entre deux pôles funèbres : il a peur de la mort mais il a encore plus peur de vivre ; il craint la mort sans aimer la vie. Comme affirmait notre cher Irénée : « On ne peut pas vivre sans la Vie »[4].
Voir le visage de Dieu, c’est la nostalgie qui a été témoignée par tant de croyants tout au long de l’histoire du salut ; voir Dieu, c’est notre vie et « notre vivre ». Nous savons bien, par expérience, que l’homme qui ne rencontre pas le Ressuscité est pour lui-même une énigme non résolue, car il ne connaît pas son identité et ne trouve ni le sens ni la valeur de la vie, ni la réponse à la soif la plus profonde de son cœur.
Chaque fois que je m’arrête devant l’inscription du cimetière, je me rappelle notre émerveillement – comme femmes consacrées – la toute première fois que notre professeur Ayán nous a parlé de la maternité ecclésiale étroitement liée au martyre, à travers l’image de la femme devenue statue de sel, qui préfigure l’Église, le sel de la terre. C’est de la femme de Lot dont je parle, et que le saint évêque de Lyon interprète de façon étrange et audacieuse[5].
Cette femme a été maintenue par son Époux sur la terre telle une colonne de sel, entre la vie terrestre et la vie céleste, elle appartient à la terre d’où elle sort et au ciel vers où elle regarde.
L’Église, firmament de la foi, confirme, soutient et affermit ses enfants ; elle persévère dans l’amour jusqu’à la fin des temps et engendre des fils dans la douleur pour le Règne de son Époux, alors que, en apparence, elle les perd pour elle-même dans la persécution. L’Église demeure debout avec l’intégrité d’une mère éprouvée sur la terre qui envoie ses fils martyrs vers le Christ, son Époux, pour les sauver.
« Nous savons bien, à partir de notre expérience personnelle de rachat et de guérison, que nous ne sommes rien sans la maternité de l’Église, terre des vivants »[6]. C’est pourquoi, devant la souffrance de l’homme brisé par l’absence du Christ, notre cœur désire ardemment que l’Église forme en nous sa maternité en offrande « martyriale ». Supplions l’Esprit, le sel vivifiant dans notre chair, afin qu’il s’étende tel un torrent impétueux sur ce monde assoiffé et que nos enfants soient conservés en Vie et obtiennent, peut-être même sans le savoir, l’incorruptibilité.
2. Ébauche de mon chemin
Nous avons été invitées à présenter un témoignage sur saint Irénée : Pourquoi l’aimez-vous ? Qu’avez-vous reçu de lui ? Et pourquoi avez-vous choisi, comme Patron de Iesu Communio, un saint Père des tout premiers siècles ?
Avant de dire qui est saint Irénée pour nous, je crois qu’il est nécessaire de partager avec vous un bref aperçu du chemin qui m’a conduite à la rencontre de ce père et de ce maître, que j’ai connu une fois entrée au monastère, comme je l’exposerai plus tard.
Il m’a été impossible d’oublier l’impact que j’ai ressenti lorsque, à mes dix-sept ans, j’ai littéralement vu un tapis humain de jeunes étendus par terre, victimes de l’alcool et de la drogue, qui ne pouvaient pas se tenir debout, effondrés, désorientés et entraînés par les vaines promesses de bonheur offertes par le monde. Oui, un tapis humain de non-sens, de dépersonnalisation, de souffrance, de solitude… Je me souviens des pleurs que j’ai versés pendant tant de nuits : Est-ce pour cela que nous avons été créés ? Mes larmes étaient des larmes de soif… Quel est le sens de la vie ?
J’avais des racines chrétiennes par héritage et par témoignage familial ; mais j’ai aussi connu l’attitude rebelle de l’adolescent qui considère Dieu comme une limite à sa liberté, une limite que l’on pense devoir ignorer pour être soi-même, et pour que personne ne porte atteinte à nos projets. Mais voilà que notre soif la plus profonde n’a pas d’alternative. L’homme n’a pas seulement soif de Dieu, il est soif de Dieu, et la soif de Dieu, Dieu seul peut l’étancher.
Bien des fois l’homme cherche et court après la plénitude et le bonheur alors même qu’il se trompe et qu’il pèche ! Mais la longue patience de notre Dieu nous dépose sur le chemin de retour vers le paradis[7] où nous pouvons voir ce que nous avons perdu, ce dont notre cœur a vraiment soif. Le Père garde toujours l’espérance de notre retour. Il va jusqu’à se servir de nos révoltes et de l’expérience que nous avons nous-mêmes acquise du mal et de la désobéissance qui nous ôtent la Vie, pour dissiper à jamais nos envies de recommencer[8]. J’ai donc découvert très tôt que le christianisme est la réponse au désir ardent de la créature.
Un fait marqua mon retour à l’Église. Un jour en pleine révolte adolescente, je suis partie de chez moi avec quelques amis et j’ai atterri en France. Nous avons cherché un hébergement pour dormir et nous avons trouvé un petit hôtel pas très cher à Bordeaux. À minuit, une jeune femme, le visage couvert de sang, est venue demander de l’aide ; on l’avait frappée.
–Personne ne m’aime – me dit-elle en sanglotant –, ma vie est un enfer, je n’ai personne…
Je lui ai demandé d’où elle venait, et elle m’a répondu :
–Je travaille ici. Et toi – me demande-t-elle –, ne sais donc tu pas où tu es ?
Ce « où tu es ? » était comme une voix à l’intérieur de moi-même. Je me suis demandé : Où suis-je ? C’était une voix pleine de tendresse, un appel du Père à revenir à Lui, un témoignage du fait que Dieu ne cesse jamais de venir à la rencontre de sa créature. Cette jeune femme me le demandait en réalité parce que nous ne savions pas qu’il y avait une maison close de l’autre côté de l’auberge.
–Comment t’appelles-tu ? – lui ai-je demandé.
–Véronique – sa voix souffrante et assoiffée d’affection s’est gravée dans mes entrailles.
Son nom et l’écho de sa voix résonnaient en moi : “Je n’ai personne…”, et j’ai pensé à l’image de l’Ecce Homo, dans la Passion de Jésus, lorsque la Véronique essuie son visage tuméfié et ensanglanté.
Et je me suis dit : Je ne peux pas gâcher ma vie comme ça, je ne peux point me résigner à être tout simplement spectatrice de l’horreur, je veux me mettre en route, je veux être Véronique au pied du calvaire de ce monde privé d’espérance.
Sur le visage de Jésus souffrant dans cette femme, j’ai vu la douleur de l’humanité qui pénétrait aussi dans mon cœur. L’Esprit me poussait à suivre le Seigneur, lui qui « dans sa grande miséricorde, afin de nous sauver, est venu jusqu’aux mêmes endroits, dans la même situation et dans les mêmes milieux où nous avions perdu la vie »[9].
Des années plus tard, j’ai senti que le Seigneur confirmait cet appel et cette mission lorsque je pris le nom de Verónica (Véronique) le jour de mon entrée au noviciat.
3. Entrée au monastère
En 1984, saisie par l’Esprit, j’entrai au monastère des clarisses de Lerma, en Espagne, à dix-huit ans. Qu’il est puissant, l’appel de Dieu ! Je ne savais qu’une seule chose, que le Christ était ma vie inséparable[10]. C’est Lui qui, à mon insu, s’emparait de moi.
J’étais prête à tout ; poussée par cet idéalisme propre à la jeunesse, je me suis donc mise en route en pensant que la sainteté était un but héroïque, comme si c’était moi qui devais atteindre Dieu avec mes faibles forces et lui rendre gloire. Mais mon chemin s’imprégna progressivement de nuances négatives qui faisaient ressortir davantage l’effort personnel, la fuite du monde, le visage souffrant de la vertu, la tentative de se nier soi-même pour arriver jusqu’à Dieu ; c’était comme si je considérais la vie comme une mort et un renoncement plutôt que comme une plénitude. Je me sentais opprimée par une vision négative du corps, par le mépris de la chair opposée à l’âme, qui dominait certaines lectures de l’époque et de nombreux discours. De sorte que l’appel à la compassion envers l’homme s’assombrissait peu à peu.
Pourtant je ne pouvais pas m’y résigner ; il y avait quelque chose au plus profond de mon être qui me parlait de la dignité de ma chair et d’une soif de plénitude qui ne pouvait pas être un châtiment et qui aspirait à être comblée. Mon cœur inquiet était tiraillé entre cette compréhension-là de la foi et la soif de vie, de beauté, de communion que je ressentais.
Il est évident qu’un abîme me séparait encore de saint Irénée. J’écoutais jaillir la Source, mais j’avais encore un long parcours devant moi pour comprendre qu’il m’est aussi impossible de me créer que de me porter à la plénitude, et pour découvrir que Dieu sollicite le service des hommes pour accorder des bienfaits à ceux qui persévèrent et le suivent[11]. Et voilà que tout en voulant suivre le Christ, je me trouvais comme l’aveugle Bartimée, mendiant au bord du chemin, sans parvenir à y entrer.
4. Saint Irénée est venu à ma rencontre
La miséricorde de Dieu fit que l’horizon commença à s’ouvrir doucement à mes yeux, d’une manière divine : « la violence en effet n’est pas propre à Dieu »[12], Il se manifeste comme une brise légère qui envahit tout, comme une visite douce et rédemptrice, qui s’adapte au rythme de la créature.
Peut-être mon premier éveil fut-il marqué par le témoignage d’une sœur âgée de ma communauté qui sans s’en rendre compte prépara mon cœur à la rencontre d’Irénée. Comment ? À travers le témoignage de sa propre vie.
Elle savait à peine lire et écrire, mais elle avait l’âme tout ouverte à Jésus et jouissait d’une extraordinaire familiarité avec le Seigneur. Elle emplissait ses heures de Dieu, heure après heure, immobile, paisible, comme si ses yeux voyaient l’Époux et lui offraient un sourire perpétuel et serein.
Cette sœur que Dieu m’a donnée pouvait très bien être, après bien des siècles, de la même famille que le vieillard Syméon. Arrivée au seuil de l’éternité, sur le point d’entonner son nunc dimittis, les mains pleines du Christ et le cœur brisé, prêt à consoler le Christ parce que « l’Amour n’est pas aimé »[13], elle vivait avec une foi inébranlable dans l’attente de voir son Dieu, ou peut-être… le voyait-elle déjà ?
Un jour – j’étais novice, je ne devais pas avoir plus de vingt ans –, elle me dit :
–Pourquoi as-tu ce visage si troublé ?… Regarde-le, Lui – et elle me montrait le Saint Sacrement –. Ne vois-tu pas notre Seigneur Jésus-Christ ?
Et face à mon visage sceptique, elle insistait :
–Tu le verras à n’en pas douter. Il veut que tu le voies.
Certes, je ne voyais pas le Seigneur, mais l’autorité de sa vie et sa charité me poussèrent à implorer la même grâce de vivre et de voir ce qu’elle vivait et voyait.
En vérité, en la regardant, je l’enviais ; et je me demandais : Que serait-ce d’avoir les cinq sens de Jésus ?… Que serait-ce de voir en Lui, d’écouter en Lui, d’embrasser en Lui, de goûter et respirer l’arôme de Dieu ?
Ainsi, en cherchant une réponse à ma soif, je dévorais les livres de la bibliothèque. À mesure que je lisais la vie des saints, la sainteté me paraissait de plus en plus impossible et inaccessible ; je ne me sentais pas capable d’une telle bataille.
Un jour, parmi les livres, j’en trouvai un du théologien Von Balthasar et je lus : « Noces et gloire vont de pair. Il a inventé la merveille de son Eucharistie : Il est en toi et tu es en Lui. Une fête de noces : un corps se donne en sacrifice à un autre corps eucharistiquement. Survient alors le miracle à travers lequel l’amour divin et humain se retrouvent, et bien plus encore, existent l’un dans l’autre. Car dans l’Esprit Saint, les deux corps – celui du croyant et celui du Christ – sont déjà nuptialement une seule chair »[14].
Von Balthasar citait très fréquemment un saint du deuxième siècle : « Ce n’est pas du savoir érudit que découle la théologie d’Irénée mais d’un regard créateur ; elle commence par le fait de voir. Le signe distinctif des chrétiens c’est de voir Dieu. Telle est la gloire de l’homme : persévérer et demeurer dans l’amour soumis au Dieu qui œuvre, qui dispose tout en faveur de l’homme par amour. C’est dans la patiente permanence devant Dieu que résident en effet toute la fatigue et la vertu chrétienne »[15].
Lorsque je m’aperçus qu’il s’agissait de citations de saint Irénée, je pensai : Tiens… c’est le saint du Bréviaire qui m’avait tant frappée quand je lus : « Par lui-même, l’homme ne peut voir Dieu, mais Dieu, librement, selon son amour envers l’homme, se laisse voir en son Fils, quand Il veut et comme Il veut. Ainsi donc, les hommes verront Dieu et ils vivront » [16].
Guidée par Von Balthasar, je connus peu à peu Irénée. Je commençai à lire des pages de ce Père de l’Église. Je fus fascinée par son anthropologie qui aborde directement le mystère divin de l’homme fait du limon de la terre, la beauté et l’harmonie de la vérité sur Dieu, l’homme et la création. La rencontre avec saint Irénée fut une « révolution chrétienne ». Non que le christianisme que je vivais ne fût pas authentique, mais saint Irénée m’aida à repenser la foi, à remettre en question la manière de voir et de vivre le christianisme. Imaginez-vous « l’impact vital » lorsque je découvris :
- que notre chair est destinée à être théophanie de la gloire de Dieu. Dans la créature se rendent présentes sa Bonté, sa Vérité et sa Beauté.
- que Dieu ne créa pas mais que nous sommes en train d’être créés, que l’homme ne fut pas fait mais que nous sommes en train d’être faits.
« Se laisser faire », c’est le bonheur de la créature qui, sollicitée par l’Amour, répond librement avec une plus grande docilité.
- que la faiblesse de la chair fait briller la victoire de Dieu, sa sagesse et sa puissance.
- que l’Amour n’est pas en défaut, l’Art de Dieu n’est pas en défaut, la Lumière n’est pas en défaut. Est en défaut celui qui, endurci et ingrat, méprise l’Art et la Vie de Dieu.
- que le limon assoiffé reçoit, telle une pluie venue du ciel, l’Esprit de Dieu, qui l’humidifie, le rend souple et docile à sa façon d’œuvrer.
- que les disciples qui quittèrent tout pour le Seigneur et son alliance reçoivent en héritage le Seigneur Lui-même.
Et moi qui luttais contre la chair comme si la solution était de vivre un christianisme désincarné, spiritualiste… Pourtant « la chair dans sa faiblesse, loin d’être ennemie de l’Esprit, est porteuse de Celui-ci »[17].
Et voilà un texte qui me captiva tout entière… « que Dieu, ton Créateur, répandra son onction et t’oindra au-dedans et au dehors, Il te parera et t’embellira si bien, que le Roi Lui-même sera épris de ta beauté »[18]. Quelle prédilection d’amour saint Irénée ne dut-t-il pas éprouver pour affirmer : ton Créateur sera épris de ta beauté !
Petit à petit, Irénée m’aida aussi à me réconcilier avec mon passé et à l’intégrer comme une histoire de salut : ma création, issue des Mains de Dieu, n’a pas été abandonnée à son inertie ou à son propre dynamisme. Mon être indigent est capable de Dieu, il est ouvert au constant jaillissement de l’Esprit ! Quel soulagement !… Mon être formé du limon de la terre n’est pas achevé, je ne suis pas une réalité close et autosuffisante, bien au contraire, je suis en train d’être faite à la ressemblance du Christ : « Dieu était concentré et occupé tout entier à modeler cet infime limon qu’il tenait entre ses Mains. L’amour inspirait les traits qu’il voulait donner à l’homme, car le Christ Lui-même était la pensée de ce qu’exprimait ce limon, qui revêtait dès lors la future image du Christ incarné »[19], comme écrivait Tertullien au troisième siècle. Dieu exulte de joie en créant, d’un amour de gratuité qui se réjouit de l’ouvrage de ses Mains. Comment pourrais-je alors ne pas apprécier ni aimer ma propre création ? L’homme ne répond pas à une nécessité de Dieu ; c’est Dieu qui me désire pour moi-même, je suis aimée par pur amour.
5. Appelées à un charisme naissant
Presque à notre insu, notre communauté se prépara peu à peu à accueillir ce charisme naissant, en rapport étroit et continu avec saint Irénée, comme une terre patiemment cultivée par l’Esprit.
Monseigneur Eugenio Romero, un témoin privilégié du don accordé à notre communauté, nous fit ce commentaire dans une lettre d’adieu à la veille de sa mort : « J’ai la conviction intime, mes chères sœurs, que quelque chose de vraiment nouveau est en train de naître parmi vous… C’est Lui qui vient à travers celles qui frappent à votre porte. C’est Lui qui les amène et les attire. Laissez-les entrer afin qu’elles voient de leurs propres yeux l’attraction irrésistible du Père, du Fils et du Saint Esprit, la puissance du ciel. Permettez-leur d’aimer l’Amour et que Lui soit l’amen de vos vies… »[20].
Pour exprimer notre immense surprise et notre gratitude devant la floraison de vocations qui se produisit au sein de notre communauté à partir de l’année 1994, j’oserai recourir à l’étonnante analogie que fait saint Irénée[21] avec un passage évangélique : Où se trouve le cadavre, là se rassembleront les vautours[22]. De toutes parts Dieu convoque ses enfants… comme le prophète Isaïe avait annoncé : Je ramènerai mes fils de loin et mes filles des extrémités de la terre, tous ceux qui ont été appelés en mon nom, ceux que j’ai créés, modelés et formés, pour ma gloire (Is 43, 6-7).
Au cri de la soif du Christ Crucifié : Tsajenà[23], mes sœurs accouraient de loin, comme des aigles formant un chœur autour du corps livré de notre Sauveur ; elles voletaient allègrement autour du Roi. Le corps glorieux de Jésus les attirait en Lui-même ; sa gloire s’épanchait en elles.
Saisies par l’Onction, elles s’envolaient bien haut, emportées par le souffle que l’Esprit donnait à leur chair. Dociles à la grâce qui sauve, elles étaient rassemblées pour se nourrir et boire de la plaie du Côté, source de salut et de communion.
Nos Constitutions prévoient que « la vie des sœurs désire être entièrement une étreinte nuptiale, une permanence dans l’alcôve de l’Époux, dans le Corps du Christ qu’elles ont accueilli et étreint au plus profond de leurs entrailles dans l’Eucharistie »[24].
Fascinées par la beauté du Christ pauvre, vierge et obéissant, elles sont, par Lui, rassemblées pour vivre en alliance nuptiale. L’Esprit du Christ (l’Oint), « baiser de résurrection, les configure aux sentiments du Christ vierge qui, étant tout au Père, était tout à tous ; au Christ pauvre qui a choisi de ne pas avoir d’appui sur lequel reposer sa tête ; au Christ obéissant au dessein du Père jusqu’à la mort par amour » [25].
Ainsi, « loin de concevoir notre consécration comme un renoncement, nous l’embrassons comme le don incomparable à travers lequel Dieu veut nous enrichir et nous combler de l’onction de l’Esprit, jusqu’à faire de nous une seule chair avec le Christ » [26].
Enlacées au Corps du Christ, notre Vie, l’Esprit nous anime à la communion, « Il nous rend capables d’aimer avec une hauteur, une largeur et une profondeur que jamais nous ne pourrions nous donner nous-mêmes, et ainsi nous découvrons émerveillées que notre consécration ne pourrait s’accomplir si ce n’est dans la communion que le Seigneur construit.
La communion devient mission : notre maison se sent appelée à être foyer « aux entrailles d’Eucharistie » où l’on vit du mystère du Pain rompu et du Sang versé pour la vie du monde ; appelée à être la maison où la lumière ne cesse de briller dans l’attente du fils qui revient désorienté et meurtri ; appelée à être l’auberge où le Bon Samaritain continue à offrir repos et guérison »[27].
Le 8 décembre 2010, le Pape Benoît XVI donna son approbation à Iesu Communio[28]. En 2015, nous avons sollicité d’un seul cœur que saint Irénée devienne le saint Patron de notre Institut. La Congrégation pour le Culte Divin nous exauça en ces termes : « Que cet éminent patronage contribue à susciter un désir authentique de sainteté ».
Les desseins de Dieu sont étonnants, infiniment plus élevés que les nôtres. L’Esprit nous a toujours précédées avec sa créativité et sa générosité, Lui qui réalise tout d’une façon si inespérée et imprévisible. Nous avançons en toute confiance, car nous savons que Celui qui a commencé cette œuvre la mènera Lui-même jusqu’au bout, mais nous sommes conscientes que le don de Dieu est à la fois une promesse et une tâche.
Lorsque je pense à la naissance de Iesu Communio et aux autres réalités ecclésiales suscitées au cours des siècles par l’Esprit Saint, son incomparable tendresse et charité me reviennent en mémoire, et je me rappelle un passage commenté par Irénée dans son quatrième livre, où il voit l’amour du Christ pour son Église préfiguré dans la prédilection de Jacob pour Rachel : « Tout ce que Jacob faisait, il l’accomplissait pour la jeune femme aux beaux yeux, Rachel, qui préfigurait l’Église pour laquelle le Christ souffrit »[29]. Jacob était tellement amoureux de Rachel qu’il souffrit toutes les épreuves pour l’épouser, il travailla et attendit des années durant qui ne lui semblèrent que quelques jours, grâce à son grand amour. Par amour pour l’Église, le Christ souffrit toutes les épreuves, jusqu’à la mort sur une croix, afin de l’épouser, l’embellir, la sanctifier, et par le don de l’Esprit, Il lui a donné de beaux yeux, ses propres yeux, afin qu’elle puisse voir la vie dans sa vérité et qu’elle puisse même voir Dieu.
6. Plongées dans l’Évangile : La vie de l’homme, c’est de voir Dieu
Dire ce qu’a signifié l’arrivée de saint Irénée dans notre vie est inexprimable. Nous apprenons de lui à incarner l’Évangile, à nous plonger dans sa richesse insondable et à contempler dans l’Incarnation comment le Fils de Dieu, le Maître, se fait disciple pour nous apprendre la propre vie de Dieu. Dieu s’abaisse à la petitesse de sa créature et se donne à nous tel que nous pouvons le voir et l’écouter.
Parfois nous consacrons de longs après-midi à partager ensemble l’Évangile à la lumière des clés de ce grand saint, comme si nous voulions « l’assaillir » en son ciel pour lui poser bien des questions… Nous désirons savoir ce que renferme chaque parole née de sa contemplation, ses silences d’attente et d’écoute qui laissent parler l’Esprit ; saisir ce qu’il insinue ne serait-ce qu’entre les lignes. Nous ne voulons laisser perdre aucune de ses paroles. De temps à autre, une novice plus audacieuse lui demande de nous dévoiler « ces nouveautés dont on converse avec Dieu » dans la maison du Père[30], comme il en avait eu l’intuition.
Nous supplions son regard oint de Dieu de nous faire voir, comme lui, Dieu Lui-même. Car l’Amour désire avoir les yeux fixés sans relâche sur le Bien-Aimé, contempler longuement la Personne divino-humaine de Jésus, et découvrir comment il a vécu sur la terre, comment il regardait, comment il écoutait, comment il enseignait, comment il était saisi de compassion envers les foules, ses miracles, comment il se retirait pour prier, ses nuits de prière avec le Père. Contempler son Humanité abaissée aux pieds des siens, regarder Celui qui a été transpercé sur le bois du martyre… Voir marcher le Ressuscité sur notre terre !
Irénée affirmait: « Nous ne cesserons jamais d’aimer Dieu, mais, plus nous le contemplerons, plus nous l’aimerons »[31].
7. Une longue ‘chaîne de oui’
Jésus Christ est le même hier, aujourd’hui, et éternellement (He 13, 8).
La progression du christianisme est extrêmement émouvante ! Celui-ci, animé par l’Esprit, s’est transmis à travers une chaîne ininterrompue de communion ecclésiale depuis les apôtres jusqu’à nos jours ! Jésus est arrivé dans notre vie à travers Marie et l’Évangile des Douze.
Nous, les croyants, sommes enracinés dans une longue histoire de témoins et de générations qui ont obéi à l’Esprit, qui ont embrassé, professé, vécu et transmis ce que les apôtres entendirent, virent et touchèrent : le Verbe de la Vie (cf. 1 Jn 1, 1).
Polycarpe reçut l’Évangile de Jean, le disciple bien-aimé, et des autres apôtres qui vécurent avec Notre Seigneur ; et Irénée reçut l’Évangile de Polycarpe. Le jeune Irénée fut tellement marqué par sa rencontre avec ce chrétien vivant et rayonnant, qu’il en apporte ce témoignage : « Ce que j’ai appris en bas âge a grandi avec mon âme et ne fait qu’un avec elle, si bien que je puis dire l’endroit où Polycarpe parlait du Seigneur, comment il allait et venait, sa façon de vivre, son aspect physique, les discours qu’il faisait à la foule, comment il décrivait ses relations avec Jean et les autres disciples qui avaient vu le Seigneur, et comment il se souvenait des paroles des uns et des autres. J’écoutais tout cela avec soin et je l’annotais, non pas sur du papier, mais dans mon cœur, et par la grâce de Dieu, je suis toujours en train de le méditer fidèlement »[32].
« Ce que saint Irénée a fait tout au long de sa vie, c’est uniquement laisser croître et mûrir ce qui avait été semé dans son âme d’enfant ; il n’a rien fait d’autre que de ne pas laisser étouffer la semence plantée en lui par le bienheureux Polycarpe, disciple du Seigneur »[33].
Nous aussi nous avons eu « nos Polycarpes », et nous les avons encore, mais un peu plus proches. En 1998 arrivèrent chez nous le maître et le professeur, comme certains les appelaient, alors qu’ils rendaient visite au Père Orbe à Loyola. Le Père Orbe était le savant; le maître, Monseigneur Eugenio et Ayán, le professeur. Et par la suite nous avons connu certains de leurs disciples, qui étaient à vrai dire des disciples d’Irénée.
Ils ont été de grands maîtres, grands parce qu’ils demeurent des disciples qui nous enseignent à apprendre. Ils nous ont fait goûter « les temps de l’Église naissante, ces temps – comme dit saint Irénée –, où la prédication des apôtres résonnait encore, ces temps où le sang du Christ était encore tout chaud, et où la foi brûlait toute vive au cœur des croyants »[34]. Et surtout ils nous ont encouragées et confirmées dans notre cheminement : « Laissez-vous aimer par les Pères de l’Église, aimez-les, et ne soyez pas pressées, ils marqueront le rythme de votre vie. Ils vous deviendront si proches et familiers que vous penserez qu’ils vous ont attendues depuis toujours ; ou plutôt que la Providence les avait préparés pour vous. Contemplez avec leurs yeux, les yeux des Saints Pères, afin qu’en communion de regards avec ces témoins, vous puissiez contempler un horizon inimaginable, inespéré, incroyable. Que votre regard soit le regard de ceux qui L’ont regardé et ont exulté. J’ai la conviction intime que votre maison est un lieu choisi pour vibrer à l’unisson avec la permanente nouveauté de la Grande Tradition »[35].
Nous avons été insérées dans une longue « chaîne de oui », de personnes concrètes qui ont un nom, un visage, et qui nous ont engendrées à la Vie du Christ et de l’Église. Un immense merci à Juan José Ayán, notre professeur infatigable et toujours disponible. Son premier avertissement a été de nous dire que la théologie de saint Irénée est là pour être vécue ; ainsi elle est une louange au Dieu Créateur. Son seul désir est que nous incarnions nous aussi le don qui a pris possession de toute sa vie.
Je me dois de nommer également celle qui a été la gardienne et la protectrice de ce charisme de communion, Mère Blanca, collaboratrice maternelle des Mains de Dieu[36], qui nous a formées et soutenues, ainsi que mes sœurs et « mes filles de charisme », avec lesquelles Dieu a entrelacé ma vie pour avancer et suivre le Christ Époux jusqu’au bout.
Puissions-nous être dignes de ces pères et mères qui nous ont précédées et qui nous ont transmis le flambeau afin que continue à se répandre le feu du Christ. Le monde d’aujourd’hui nous lance le même défi qu’aux apôtres autrefois, l’éternelle demande de toutes les générations : Nous voulons voir Jésus (Jn 12, 21). Il y en a beaucoup autour de nous qui n’ouvriront jamais les pages de l’Évangile, mais ils regarderont notre façon de vivre. « Nous voulons voir Jésus à travers votre vie, ensuite nous écouterons vos paroles ». La solide vérité de l’Église est témoignée par la communion. La communion est le signe distinctif des disciples du Christ, le plus beau témoignage et le plus puissant attrait.
Je conclurais par une petite audace. J’ai demandé à saint Irénée quelles seraient aujourd’hui sa joie et sa tristesse. Je crois deviner qu’il ne veut pas d’applaudissements pour sa personne ou sa doctrine; sa plus grande tristesse serait que nous nous limitions simplement à raconter les prouesses des saints et à applaudir ceux qui vivent, au lieu d’être la joie du Père : être des femmes et des hommes vivants.
8. Dimanche des Rameaux… une fin de larmes et de supplication
Le Roi, doux et humble, entre dans sa cité bien-aimée… Dès qu’il aperçut Jérusalem, il se mit à pleurer en prononçant des paroles tendres et maternelles : « Combien de fois ai-je voulu rassembler mes enfants à la manière dont une poule rassemble ses poussins sous ses ailes… et tu n’as pas voulu ! (Mt 23, 37). Combien de fois, maintes fois, en temps opportun, je t’ai visitée avec la grâce de ma liberté, mais tu n’as pas voulu reconnaître ma visite. J’ai voulu vous abriter sous mes ailes protectrices, vous étreindre contre mon cœur, vous rassembler dans l’unité, mais vous n’avez pas voulu. Je ne voulais pas pour toi ce dessein de malheur, mais tu n’as pas voulu avoir part avec moi. “Ah ! si en ce jour tu comprenais le chemin qui conduit à la paix et au repos, mais non, il est demeuré caché à tes yeux” (Lc 19, 42). Face à mon insistante volonté salvifique, ton insistant refus… Et voilà que maintenant je te trouve en ruines, inhabitée, harcelée par l’ennemi, abandonnée, tes fils dispersés comme des brebis qui n’ont pas de berger. Que pouvais-je encore faire pour la prunelle de mes yeux ? Mon Heure est proche… mais “il faut que je continue ma route aujourd’hui, demain et le jour suivant” (Lc 13, 33) ».
Le Roi avance en solitaire vers la Passion, il s’en va se livrer à nos mains, il sera bientôt couronné et intronisé sur la croix.
Marie accompagne son Fils sur son chemin de croix, douloureusement unie à son sacrifice. La mission de la Mère est inséparable de celle du Fils. La Mère apprit de Jésus à attendre l’Heure fixée par le Père, une si longue attente. Autrefois, emportée par une « hâte intempestive »[37], elle supplia le vin nouveau, désireuse que les hommes participent au calice eucharistique que son Fils devait donner aux siens ; elle supplia la promesse de Dieu : le baptême dans l’Esprit Saint et le feu.
La prière de la Mère se perpétue dans l’Église. Les meilleurs enfants du grand et glorieux Corps du Christ[38] ont bu au calice de la Passion. L’Église qui chemine à Lyon connaît bien l’amour jusqu’à l’extrême et l’espérance qui animaient ses martyres alors qu’ils versaient leur sang : Qu’aucun ne se perde (Mt 18, 14). Elle est toujours vivante, la supplication du Christ en ceux qui l’aiment au prix de leur sang : Je prie pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi, afin que tous soient un. Comme Toi, Père, Tu es en Moi et Moi en Toi, qu’eux aussi soient un en nous (Jn 17, 20-21).
Chère Église de Lyon, merci ! tu demeures très présente dans nos prières, et dans un même esprit, dans une même soif, nous espérons ardemment le but de notre espérance : que cette création inachevée devienne un jour le ciel nouveau et la terre nouvelle tant attendus. Son destin est de se fondre pour toujours par une étreinte dans la Jérusalem céleste, gravée sur les Mains de Dieu, le Fils et l’Esprit Saint, que Jean, dans l’Apocalypse, a vu descendre telle une bien-aimée parée pour son époux, rayonnante de la gloire de Dieu (cf. Ap 21). Ainsi, le cosmos deviendra la cité éternelle dans laquelle Dieu habitera pour toujours avec les saints[39].
L’Esprit et l’Épouse gémissent : « Viens, Seigneur Jésus ! ».
[1] Irénée de Lyon, Contre les hérésies IV, 20, 7.
[2] Constitutions de l’Institut Iesu Communio.
[3] Formule de la profession religieuse à l’Institut Iesu Communio.
[4] Irénée de Lyon, Contre les hérésies IV, 20, 5.
[5] Cf. Irénée de Lyon, Contre les hérésies IV, 31, 3 ; 33, 9 ; Juan José Ayán, Para mi gloria los he creado.
[6] Constitutions de l’Institut Iesu Communio.
[7] Cf. Irénée de Lyon, Epideixis 16.
[8] Cf. Irénée de Lyon, Contre les hérésies IV, 39, 1.
[9] Irénée de Lyon, Epideixis 38.
[10] Ignace d’Antioche, Aux Éphésiens 3, 2.
[11] Cf. Irénée de Lyon, Contre les hérésies IV, 14, 1.
[12] Irénée de Lyon, Contre les hérésies IV, 37, 1.
[13] Saint François d’Assise.
[14] Cf. H. U. von Balthasar, La Gloire et la Croix. Nouveau Testament ; Le Cœur du monde.
[15] Cf. H. U. von Balthasar, La Gloire et la Croix. Les aspects esthétiques de la Révélation.
[16] Office de Lectures.
[17] Mgr Eugenio Romero Pose, Anotaciones sobre Dios uno y único.
[18] Irénée de Lyon, Contre les hérésies IV, 39, 2.
[19] Tertullien, De resurrectione 6, 1-5.
[20] Lettre adressée à Mère Verónica de Mgr Eugenio Romero Pose, évêque auxiliaire de Madrid, théologien et patrologue décédé le 25 mars 2007.
[21] Cf. Irénée de Lyon, Contre les hérésies IV, 14, 1; P. Orbe, Parábolas evangélicas II.
[22] Mt 24, 28.
[23] Jn 19, 28. Transcription phonétique du terme araméen J’ai soif.
[24] Constitutions de l’Institut Iesu Communio.
[25] Constitutions de l’Institut Iesu Communio. J. J. Ayán, ¡Qué bueno es sentir sed de Dios!
[26] Constitutions de l’Institut Iesu Communio.
[27] Constitutions de l’Institut Iesu Communio.
[28] « Le nom de l’Institut Iesu Communio veut exprimer la communion trinitaire révélée et manifestée en la personne de Jésus qui, par le don de l’Esprit Saint, crée la communion ecclésiale et dont la vie de l’Institut veut être un témoignage vivant » : Constitutions de l’Institut Iesu Communio.
[29] Irénée de Lyon, Contre les hérésies IV, 21, 3.
[30] Cf. Irénée de Lyon, Contre les hérésies V, 36, 1.
[31] Irénée de Lyon, Contre les hérésies IV, 12, 2.
[32] Eusèbe de Césarée, Histoire Ecclésiastique V, 20, 6-7.
[33] Mgr Eugenio Romero Pose.
[34] H. de Lubac, Méditation sur l’Église.
[35] Lettre de Mgr Eugenio Romero adressée à Mère Verónica.
[36] Plan de Formation de l’Institut Iesu Communio.
[37] Cf. Irénée de Lyon, Contre les hérésies III, 16, 7.
[38] Cf. Irénée de Lyon, Contre les hérésies IV, 33, 7.
[39] Cf. Irénée de Lyon, Contre les hérésies V, 35 ; J. J. Ayán, La promesa del cosmos.